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The cakemaker (Ofir Raul Graizer)

note: 5Les gâteaux de l'amour Les bibliothécaires - 3 avril 2019

Ce premier long métrage israélien apparaît comme une leçon de tolérance à travers la rencontre de deux personnages Thomas et Oren. Thomas, un jeune pâtissier allemand, entretient une liaison avec Oren, un israélien de passage en Allemagne. Les deux amants se voient lors des déplacements professionnels d’Oren à Berlin. Oren mène alors une double vie celui-ci étant marié et père d’un enfant à Jérusalem. Oren et Thomas vivent un amour sincère puisqu’ils n’ont aucun secret l’un pour l’autre. Oren raconte sans tabou à Thomas sa vie avec ses proches, et cette relation libre s’affranchit de toute contrainte. Pour Oren il est bien plus simple de vivre librement sa bisexualité en Allemagne plutôt que dans son pays ultra-orthodoxe. Ainsi, tout s’effondre lorsque Thomas apprend qu’Oren est décédé dans un accident de voiture à Jérusalem. Assommé par le deuil, Thomas décide de partir à Jérusalem dans un pays où il ne connait ni la langue, ni la culture, ni la religion, afin de se confronter à la part inconnue de la vie d’Oren. Sans révéler ses véritables motivations, il va se rapprocher de la famille d’Oren, en trouvant du travail auprès d’Anat sa femme.
Le réalisateur cherche alors à rapprocher deux cœurs endeuillées en montrant leur complicité naissante. L’attitude bienveillante de Thomas est à l’image de ses pâtisseries, qui apportent réconfort et chaleur. Très vite il se rend indispensable dans le café d’Anat puisque celui-ci fait prospérer l’affaire par la vente de ses merveilleuses pâtisseries, et ce malgré les obligations liées à la religion juive qui lui interdisent d’utiliser un four. Ofir Raul Graizer dénonce ici l’inflexibilité de la religion juive. Le réalisateur fait preuve ici d’une grande audace en traitant de sujets aussi polémiques dans un pays où la religion est très présente. En effet, rares sont les films s’aventurant sur ce terrain dans le cinéma israélien. L’autre but inavoué du réalisateur est la volonté de rapprocher l’Allemagne et Israël, deux pays liés par un passé tragique.
The cakemaker révèle finalement un beau drame intime qui réchauffe le cœur et aborde subtilement de nombreux sujets: le deuil, la religion, l’homosexualité. R.V.