AccueilCritiques

Critiques

 

La femme de mon frère (Monia Chokri)

note: 3La jalousie est un vilain défaut Les bibliothécaires - 7 mai 2020

La femme de mon frère est le premier long métrage de l’actrice et désormais réalisatrice québécoise Monia Chokri. Le film met en scène Sophia, une trentenaire dépressive interprétée par l’impeccable Anne-Elisabeth Bossé. Celle-ci vit une véritable crise d’adulescence alors que son frère Karim finit par trouver l'amour en la personne d'Eloïse. La fin de la relation fusionnelle frère-sœur rend Sophia profondément jalouse. Cette comédie dramatique oscille entre gravité et légèreté. Le style de Chokri est très inspiré de celui de son compatriote Xavier Dolan avec qui elle a travaillé dans Les Amours Imaginaires et Laurence Anyways. On y retrouve des plans saccadés, à priori incongrus au cadrage presque photographique, une bande son variée et judicieusement choisie, mais cette recherche esthétique s’impose au détriment du fond. L’ensemble s’enlise alors dans une certaine longueur propre aux premières réalisations.
La force du film réside dans cette galerie de portraits drôles et excentriques : le père en réfugié communiste et la mère en débridée sexuelle, un couple qui n'a jamais été aussi amoureux l'un de l'autre que depuis leur divorce. Sophia en doctorante qui chôme, installée chez son frère, et ce dernier en psychologue grand donneur de leçons, mais qui n'hésite pas à contredire ses principes quand ça l'arrange. La complicité créée entre les deux personnages principaux est l’atout principal de ce long-métrage. On aime ou on n’aime pas l’humour décalé de nos cousins canadiens, mais force est de constater que le film trouve un intérêt conjoncturel certain dans ce besoin impérieux de sécurité affective.