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Moi, ce que j'aime, c'est les monstres (Emil Ferris)

note: 5Monstres et cie Les bibliothécaires - 15 décembre 2018

Remarquable première œuvre de la dessinatrice Emil Ferris, Moi ce que j’aime, c’est les monstres se présente à la fois comme le journal intime et le carnet à dessins d’une fillette de 10 ans. Karen Reyes vit avec une famille aimante mais pauvre dans le sous-sol d’un immeuble de Chicago dans les années 60. Fascinée par les monstres en tout genre, elle est malmenée à l’école mais laisse sa créativité se déployer dans son journal où elle se représente volontiers en loup-garou et reproduit (au stylo bille !) tableaux de maîtres et couvertures de pulp comics d’horreur.

Son journal devient un carnet d’enquête lorsqu’elle apprend l’inexplicable mort de sa sympathique mais mystérieuse voisine, Anka Silverberg, rescapée de la Shoah : persuadée qu’il ne s’agit pas d’un suicide comme le conclut la police, Karen se lance dans une enquête qui la mènera à s’interroger sur son entourage et sur elle-même, tout en lui faisant découvrir la jeunesse d’Anka dans l’Allemagne des années 30 et pendant la seconde guerre mondiale. Les deux récits s’entremêlent et abordent les problématiques sociales de l’Amérique des années 60, plongée dans la lutte pour les droits civiques.
Dense et prenant, ce premier tome est une véritable prouesse artistique et se conclut sur un cliffhanger qui annonce déjà une série d’envergure. À découvrir.
Vv